Depuis des années, certaines communautés guinéennes vivant dans les zones minières sont victimes d’injustice. Les projets les concernant leur sont souvent présentés comme étant la solution pouvant les aider à lutter contre la pauvreté et à améliorer leurs conditions de vie. Ce qui est tout à fait contraire, car le plus souvent et très malheureusement, avec ces multiples projets, les communautés des zones minières assistent à une paupérisation de plus en plus croissante, particulièrement au niveau des femmes. Toute chose qui les rend de plus en plus vulnérables. C’est pourquoi depuis 2021, the Alliance WoMin a décidé d’accompagner l’ONG Centre du Commerce International pour le Développement, CECIDE, à travers son programme Femme et Développement (FEDEV), cela, dans le cadre de la ‘’ Campagne Droit de dire NON’’. C’est ainsi que la responsable du programme Femme et Développement du CECIDE, madame Leticia Lamah et son équipe, viennent d’effectuer une mission de travail à Kindia. Objectif, poursuivre les activités de la Campagne « Droit de dire NON ».
D’entrée, la coordinatrice du programme FEDEV a précisé, que ce projet en cours de réalisation à Kindia »est la continuation des activités de la campagne comme souhaité par les communautés. Le CECIDE à travers son programme FEDEV a reçu un fonds de son partenaire WoMin en vue de soutenir les actions de sa campagne. Cette subvention est la troisième de ce genre dans le cadre du programme ‘’R2Say No ou Droit de dire NON’’ qui a pour slogan : « Je suis communauté et je connais mes droits ! J’exige qu’ils soient respectés ! ». C’est un NON des communautés aux projets extractifs susceptibles d’avoir une ou des incidences sur les ressources naturelles dont elles dépendent. Il s’agit d’un NON à un système économique destructeur qui nuit aux personnes, à la terre et à la nature pour que de puissantes entreprises puissent en tirer profit. Ce NON est donc un appel lancé par les communautés pour le droit à une bonne et décente vie, à la santé et au bien-être, au contrôle des semences et au respect des droits fonciers collectifs, au droit de vivre une relation d’interdépendance bienveillante avec la nature, au droit d’être libre de toute forme de violence et de bénéficier des services publics et sociaux », a-t-elle précisé.
A la question de savoir quel est l’objectif visé à travers ce projet, la patronne du programme FEDEV fait savoir que » c’est de faire comprendre la notion de consentement libre aux femmes des communautés touchées par les travaux du barrage. Promouvoir la prise de parole publique des femmes. Former les communautés sur le droit CLIP(Consentement, Libre, Informé et Préalable). Amener les communautés à s’approprier le CLIP ; enfin, favoriser un espace de dialogues intercommunautaires’‘.
Et d’ajouter : « les activités de cette mission ne sont autres que d’effectuer des visites de terrain, échanger avec les femmes des communautés partiellement inondées par le réservoir du barrage de Souapiti, créer un espace sécurisé d’expression pour les femmes et l’organisation d’un atelier sur le droit de consentement libre informé et préalable (CLIP) ».
Prenant la parole devant la délégation du programme Femme et Développement du CECIDE, la présidente des femmes de Bangouyah s’est s’exprimée sur les difficultés que vivent les femmes de sa localité. Lesquelles difficultés sont dues, selon elle, au barrage de Souapiti.
» Nous, les femmes de Bangouyah, nous souffrons beaucoup. Et toutes nos souffrances résultent du barrage de Souapiti. Ce barrage a touché la question d’indemnisation partielle. Il a favorisé l’irruption des animaux et autres reptiles dans le village avec la montée des eaux du réservoir, de la violence sexuelle sur la personne d’une mineure suivie de grossesse non désirée. Nous n’avons pas été consultés avant la mise en route du barrage. Enfin ce barrage ne respecte pas certains points du PGES, notamment l’abattage et le dégagement complet des troncs d’arbres et palmiers avant la mise en eau du barrage, », a témoigné la présidente des femmes de Bangouyah.
A rappeler que lors de la dernière activité qui s’est déroulée à Thayiré, dans la préfecture de Dubreka, les participantes ont émis des souhaits dont : la compréhension de leurs droits fondamentaux. Une telle demande inclut à la fois une bonne connaissance de leurs droits en tant que communauté et le cadre juridique que leur confèrent les textes de lois nationales et supranationales à l’effet de l’exercice de ces droits. Comme pour que ce projet est d’une importance capitale pour les communautés.
Service Communication